Deux « concurrents » de talent pour Thomas Leleu aux Victoires de la musique classique | La-Croix.com

Le jeune tubiste est en lice avec une harpiste Pauline Haas et un pianiste Adam Laloum, dans la catégorie « Révélation soliste instrumentale ». La cérémonie des 19e Victoires classiques est retransmise lundi 20 février à 20 h 35 sur France 3. À 19 ans, Pauline Haas à l’âge des Victoires de la musique classique ! « Cette nomination est très émouvante, reconnaît-elle. Pour moi, pour mes parents, mes professeurs… J’y vois un encouragement personnel mais aussi pour toute la jeune génération d’instrumentistes à laquelle j’appartiens. » Originaire de Strasbourg, Pauline Haas a déjà récolté de beaux lauriers, comme ce concours Lily Laskine junior qui la consacre en 2005. Elle a suivi le cursus « naturel » des virtuoses, le Conservatoire national supérieur, dont elle est sortie, bardée de prix, l’an dernier. Un joli début de carrière ne s’est pas fait attendre, associé à de premières expériences croisées avec d’autres instruments « rares », du basson aux ondes Martenot et du hautbois à la voix de contre-ténor !  Sa curiosité artistique lui permet aussi bien d’explorer le répertoire baroque (sur un instrument adapté) que de commander des créations aux compositeurs d’aujourd’hui. Et comme elle goûte les expériences inusitées, Pauline Haas s’adonne aussi à des performances pluridisciplinaires, avec le plasticien Sauveur Pascual ou le comédien Maxime Pacaud, notamment. Sans exclusive, elle n’hésite pas à troquer parfois son instrument classique contre la harpe celtique, ou la harpe paraguayenne. On découvrira son premier enregistrement CD dans quelques semaines, consacré à un choix de pièces romantiques transcrites pour harpe, sous le label « Les Belles Écouteuses ». Toulousain né en 1987, Adam Laloum s’est mis au piano relativement tard… Pensez donc, il avait déjà dix ans ! Comme ses deux concurrents, le jeune artiste est passé par la voix des concours internationaux, remportant le premier Prix du Concours Clara Haskil en 2009. Le patronage de la merveilleuse pianiste (1895-1960) lui convient particulièrement bien, le jeu d’Adam Laloum préférant le chant et la poésie à l’ostentation technique ou à la mise en avant de l’ego. Il appartient à cette famille d’instrumentistes qui place la musique bien au-dessus de la performance.  Le public mélomane a pu suivre l’éclosion et, déjà, la maturation de son talent, lors de nombreux festivals, de Deauville à Verbier en Suisse, en passant par la Folle Journée de Nantes ou La Roque-d’Anthéron. Sous le label Mirare, il a sorti son premier CD en 2011. Un coup de maître, tant sa vision de Brahms alliait hauteur de vue, passion juvénile et noble simplicité. Qu’il soit ou non distingué lundi prochain aux Victoire, Adam Laloum occupe déjà sa place dans le concert pourtant fort concurrentiel des pianistes « qui comptent ». EMMANUELLE GIULIANI Mentions légales - © 2012 - Bayard Presse - Tous droits réservés - @la-croix.com est un site de la Croix Network