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Notes de programme
À propos des ondes Martenot Par Suzanne Binet-Audet Maurice Martenot (1898-1980), violoncelliste de formation et radiotélégraphiste pour l’armée française pendant la première guerre mondiale (1914-18), fut séduit par la vibration électronique mobile et très pure des nouvelles lampes triodes avec lesquelles il travaillait. À l’instar de plusieurs autres chercheurs de cette époque, dont, entre autres, Lee de Forest (1873-1961), l’inventeur de la lampe triode qui servira pour l’Audion, son instrument de 1915, de l’allemand Jorg Mager, du russe Leon Theremin (Lev Sergeyevich Termen, 1896-1993) et son instrument éponyme (de 1917), de Friedrich Trautwein (1988-1956) et son Trautonium (1930) pour lequel composera Paul Hindemith (1895-1963), Maurice Martenot s’affaire autour de ce son électronique nouvellement apparu dans le monde. Il cherche à en faire la base d’un véritable instrument de musique pouvant répondre à la plus fine intention expressive d’un musicien. Jusqu’à sa mort en 1980, Maurice Martenot s’emploiera inlassablement à perfectionner ses ondes. En effet, quel chemin parcouru depuis le premier instrument de 1928, avec son jeu à distance, un peu comme le jeu au thérémine, et l’instrument transistorisé actuel! À travers ces transformations, l’instrument, toujours monodique, s’additionnera de résonateurs acoustiques et sera pourvu de deux modes de jeu: l’un à la bague, qui permet de multiples possibilités de glissandi et l’autre au clavier, qui se prête à une plus grande virtuosité. La main droite définit les hauteurs et le vibrato tandis que la gauche, à l’aide d’une touche, façonne les nuances, les attaques, les phrasés et manipule les onglets des timbres. D’autres instruments électroniques ont été créés par la suite et sont omniprésents dans notre univers musical actuel. Le Martenot s’en distingue par une approche sensorielle intimement liée au système nerveux de l’interprète et capable de répondre par sa plasticité à sa moindre intention musicale. On le considère souvent comme l’ancêtre de ceux-ci, mais il en serait plutôt le confrère un peu marginal: l’esprit dans lequel il a été créé le rattacherait davantage à la grande lutherie traditionnelle. C’est sans doute ce qui explique qu’il ait traversé résolument tout le 20e siècle et que les musiciens d’aujourd’hui composent toujours pour lui. Après quatre-vingts ans de présence et fort d’un répertoire riche et abondant, il fait indubitablement partie intégrante de l’histoire de la musique. Suzanne Binet-Audet