Un album de Thom Yorke de Radio Head
O Thom Yorke - The Eraser Thom yorke chanteur et leader du groupe radiohead, sort le 10 juillet un nouvel album, en lisant les critiques de padrino je me suis dit que ça pourrait interesser quelqu'un, je fais donc ici une petite critique pour vous donnez une idée de ce que ça donne:
Thom Yorke - the eraser
à l'idée d'un projet solo de thom yorke on pourrait avoir peur. va-t-on avoir droit à un recueuil d'instrumentaux electroniques innacessibles? ah des pop songs qui sonnent radiohead-mais-sans-le-groupe? rien de tout ça, un album de thom yorke est ce qu'il est, juste un album de thom yorke, et si la voix du chanteur rappelle immanquablement les grandes heures du groupe, pour ce qui est des univers et des sphères sonores parcourues par l'album, c'est un tout autre challenge. Thom yorke tente, et réussit brillament, le défit de méler à une instrumentation brute et quasi intégralement electronique des mélodies étérées et touchantes, qui n'ont rien à envier aux compos du groupe, ce seront donc des Pop song, mais à la sauce Thom yorke, Nigel Godrich (l'ingé son jusqu'ici 6ième membre du groupe et récemment mis à l'écart) qui s'enchaineront pour le bonheur de nos oreilles.
1 the eraser :
la chanson titre ouvre l'album est annonce la couleur, sur les samples d'un piano jazzy destructuré tom yorke vient poser une mélodie que ne renierait pas bjork. ce qui frappe a première vu, c'est l'aspect brut et electronique de l'instrumentation. car même si les arrangements ont ce gout impeccable caractéristique de radiohead, les sons sonnent entièrement electroniques, mécaniques et batisse des univers comme on batie des chateaux de cartes. En cela l'album se démarque de l'ainé collant auquel tout le monde veut le rattacher, "Kid A" pour retrouver une ambiance plus proche de certaines faces B de l'album amnésiaque. la chanson se clos de manière surprenante, sur une sorte de riff electro sponsorisé aphex twin, agrémenté de ses choeurs aérien dont sait si bien nous gratifier thom york. et il faut bien le dire, après l'écoute de la première chanson, on est déjà soufflé et confiant.
2 analyse :
analyse enfonce le clou : the eraser sera un album hors norme. la chanson entièrement basée sur des boucles de piano fluettes (et extraordinairement mises en sons par nigel godrich) impose des ambiances arabisantes et est construite toute en montée descente, suggérant une tension jamais stoppée une fuite vers l'avant, la mélodie, grimpante descendante, n'en est pas moins immédiate, touchante dès le premier abord. c'est d'ailleurs l'une des chansons les plus accessibles de l'album et sa fin, hantée par des orchestres synthétiques inquiétant et lumineux est l'une des plus belles minutes de l'album.
3 the clock :
première apparition des "guitares electriques" dans le nouveau thom yorke. guitares vraiment? thom yorke à si bien compacter ces guitares, les a tant transformée, qu'elles sonnent plus comme un sample étrange entre instrument réel et électronique, définissant un son troublant et personnel. ce sont encore une fois des boucles arabisantes que décrivent les instrument, presque indiennes, mais le morceau se repose finalement sur une basse imposante, et se révèle être une hymne aux danses étranges (si si vous savez celles que thom fait en live quand il est en transe sur idioteque). et sur cette base rythmique et corporelle, la voix de thom, douce et aérienne, en opposition totale et pourtant tellement cohérente, langoureuse, sur la tranche, confirme une impression présente depuis le début de l'album : le leader de radiohead n'a jamais aussi bien chanté.
4 Black Swan :
La chanson la plus accessible de l'album, une sorte d'hymne pop electronique. l'instrumentation qui tourne autour du couple "basse synthétique" "guitare tronquée à l'ordinateur" fait des merveilles. la boucle de basse tourne inlassablement tandis que de petits arpèges de guitares agrémentés d'ondes martenot pose une ambiance extraordinaire. le chant de thom yorke complètement appaisé clame en boucle et d'une voix calme "'cause this is fucked up, fucked up..." et la chanson a beau s'appeler black swan elle est le rayon de lumière de l'album, une sorte de douceur aux harmonies rayonnantes et reposantes.
5 Skip Divided :
de toutes les chansons de l'album, il en est une que les fans de Pop auront du mal à avaler, skip divided. c'est pourtant le titre le plus ambitieux de l'album à bien des titres. musicalement d'abord, les harmonies tout droit sortie de l'enfer de la musique electronique, jouant volontairement sur les fausses notes, sur les dissonances, se basant sur le couple original "basse glauque" "chant étrange et décallé", sur des synthétiseurs sombre et crasseux à faire passer joy division pour les jackson five. et surtout, la voix de thom, transformée, transcendée. le chanteur de radiohead est méconnaissable, poussant sa voix dans ses retranchements pour en faire un murmure guturale, infernal, prouvant que le chanteur peut encore innover, se renouveler, qu'il n'est pas "le brailleur de chansons tristes" que ses detracteur voudrait bien le voir devenir.
6 atoms for peaces
extraordinaire enchainement que celui de skip divided et atoms for peaces. l'une est le diamant noir de l'album, un bijoux construit dans la roche la plus sombre, l'autre est le morceau le plus étéré de l'album, le plus libre, aérien, lumineux peu importe comme on l'appel. sur une base des petits "bip" de synthèse et ayant pour unique instrumentation un buzz de vieux 45 tours, la voix de thom chante un chant naïf, suraigue, quasi enfantin, d'une vois qui est inhumaine de clareté et d'évidence. cette instrumentation ne se vera troublé que par un orgue doux et clair, et une guitare reposée, jouant quelques notes comme des gouttes d'eaux clair qui tomberait sur la chanson, sur la boucle répétée du synthétiseur. un moment de grace, tout simplement.
7 and it rained all night
and it rained all night nous rappel à la sueur des pistes de dances, étrange et electro, le chant de thom redevient trouble et paniqué, les basses pressantes et opressantes, morceaux rythmique et affolé, and it rained all night est le pendant londonien et pluvieux du très indien "the clock".
8 harrodown hill
beaucoup on voulu comparer se morceau à radiohead, lui trouver des airs d'I might be wrong, mais harrodown hill est bien plus qu'un I might be wrong solo de thom yorke. il est une sorte de electrock song parfaite. en cela que ce n'est ni de l'electro empruntant au rock ni du rock piquant des instrus electro, c'est une symbiose parfaite entre les deux concepts. la guitare sonne encore une fois comme un riff synthétique fait au séquenceur, et sa rythmique très présente n'empeche pas thom d'offrir à la chanson un chant lent et libérateur. enfin, la fin de la chanson, parfaite représentante de la dualité de l'album, entre pop electro planante et etérée et rock electro rythmique et oppressant, signe probablement l'une des plus belles des 40 minutes de l'album.
9 cymbal rush
enfin c'est sur l'étrange et crépusculaire cymbal rush que l'album se termine. ici plus rien ne semble être lié, plus rien n'a d'importance. le chant de thom libéré d'une contrainte rythmique ou instrumentale vient se poser comme s'il était venu d'ailleurs, d'une autre planète mélodique. l'instrumentation desossée, destructurée mélange nappes electro hypnotiques, piano tournant en boucle, et bip electros étranges et arythmique. la fin de la chanson devient trouble, oppressante, et pourtant lumineuse, révélant se talent évident de thom yorke à mettre en évidence la présence de lumière dans les sentiments les plus douloureux, et, alors que l'instrumentation monte, monte, tout soudain se coupe, ne reste plus que des bips, d'étranges rythmiques inhumaines et implacables, et d'un coup le silence, dans lequel résonne encore les spasmes d'un album important et libéré.
18 commentaires Dimanche 07 Mai 2006 à 22:38 Radiohead nouvelles chansons! spooks