Jeanne LORIOD
Les ONDES MARTENOT sont EN DEUIL. Après leur avoir consacré exclusivement sa vie Jeanne LORIOD nous a brusquement quittés le 3 Août 2001
Professeur Honoraire d’Ondes Martenot au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
Professeur au Conservatoire National Supérieur de Région de Saint-Maur-des-Fossés
Professeur à la Schola Cantorum de Paris
12 fois Grand Prix du Disque
Professeur de Musique de Chambre à la fondation Koussevitsky
Master’s Class à l’Université de Berkeley
Académie d’été de Tanglewood
Conseillère Pédagogique Responsable du centre de Préparation aux C.A. d’Ondes Martenot et Claviers Electroniques
[caption id="attachment_2935" align="alignleft" width="134"]Jeanne LORIOD[/caption]
Jeanne LORIOD mena de front ses études secondaires et ses études musicales, travaillant le piano avec Madame SIVADE, puis avec LAZARE-LEVY. A 18 ans elle entre dans la classe de Maurice MARTENOT créée par Claude DELVINCOURT en 1947 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Elle recevra la première médaille d’Ondes Martenot, première nommée avec félicitations du jury. De cet instrument, Jeanne LORIOD reconnait immédiatement les étonnantes ressources, l’exceptionnelle variété des timbres, la subtilité d’expression, la puissante richesse de pensée musicale. C’est un nouveau monde qui s’ouvre devant elle.
Jeanne LORIOD donne son premier concert à l’Académie Sainte-Cécile de Rome et commence une brillante carrière de soliste. Elle se rendra dans tous les pays d’Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Centrale, au Japon, en Corée du Sud, en URSS, en Afrique du Nord, en Extrême-Orient, en Amérique du sud, en Australie, y donnera des récitals et des concerts avec les orchestres et les chefs les plus réputés : Orchestre de Paris, Orchestre de l’Opéra de Paris, Orchestre Philarmonique de Berlin, London Symphony Orchestra, Philarmonie de Léningrad, Concertgebouw d’Amsterdam, Boston Symphony Orchestra, les Orchestres de Chicago, San Francisco, Pittsburgh, Los Angeles, Detroit, Denver, Melbourne Symphony Orchestra, Orchestre Symphonique de Cleveland, New-York Philarmonic Orchestra, etc... sous la Direction d’OZAWA, BOULEZ, ROSBAUD, PREVIN, CLUYTENS, MUNCH, METHA, KENT NAGANO, HIROYUKI IWAKI, etc.. .
Son répertoire comprend quatorze concertos pour Ondes Martenot et Orchestre, près de 300 oeuvres pour partie concertante, plus de deux cent cinquante oeuvres de musique de chambre. Elle créa près d’une centaine d’oeuvres de JOLIVET, HONEGGER, CHARPENTIER, LANDOWSKI...
En 1974, elle crée un ensemble d’Ondes Martenot, de 2, 4, 6, 12 instrumentistes, nommé SEXTUOR JEANNE LORIOD et qui a remporté en 1981 le Prix du Disque pour le 50ème anniversaire de cet instrument. Parallèlement à sa carrière de soliste internationle, Jeanne LORIOD se consacre aussi à l’enseignement des Ondes Martenot et de la musique de chambre : Ecole Normale de Musique, Schola Cantorum, Conservatoire National de Région de Saint-Maur où elle crée la première classe titulaire d’Ondes Martenot.
En 1970, elle succède à Maurice Martenot au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Nommée, par le ministère de la Culture, Conseillère Pédagogique, responsable du centre de Préparation au C.A. des Ondes Martenot/Claviers Electroniques. Par ses recherches instrumentales et son enseignement, Jeanne LORIOD a développé la technique de l’Onde Martenot, permettant aux jeunes interprètes d’exécuter les oeuvres les plus difficiles des compositeurs contemporains. Son ouvrage pédagogique intitulé «La technique de l’Onde Electronique» en trois volumes est édité chez Alphonse LEDUC.
Dans la perspective immense qui s’ouvre aux instruments électroniques, la personnalité artistique de Jeanne LORIOD s’impose comme celle d’une brillante initiatrice.
QUELQUES EXTRAITS DE PRESSE
L’onde Martenot ( merveilleux instrument électronique) réclame des instrumentistes hors pair. Voici précisément une musicienne qui réunit toutes les qualités nécessaires : beau phrasé, légato absolu ,rythme impeccable, finesse d’oreille, intelligence dans l’interprétation, le choix des attaques et la recherche des timbres. J’ai nommé Jeanne LORIOD, ondiste et artiste dans toute la force des termes.
Olivier MESSIAEN, 12 Janvier 1959. Jeanne LORIOD, musicienne exceptionnelle et incomparable, dont la présence et la sûreté dans cet océan sonore qu’est la Turangalila-Symphonie d’Olivier MESSIAEN, tiennent du prodige.
Suzanne DEMARQUEZ (Guide du concert). La Turangalila d’Olivier MESSIAEN. Messiaen nous a laissé là un témoignage unique. Yvonne et Jeanne LORIOD au piano et aux Ondes Martenot en sont les époustouflantes solistes. Et l’Orchestre de Paris fait corps avec Seiji OZAWA, démon venu d’Extrème Orient pour s’initier aux recettes d’un magicien nommé MESSIAEN.
Pierre PETIT ( Le Figaro) 17 Février 1975. Jeanne LORIOD : reine des Ondes (Martenot). John PRITCHARD : la fougue du Nouveau Monde. Mais le Concerto pour Ondes Martenot d’André JOLIVET constituait en quelque sorte le morceau de choix, le morceau de roi, mieux, celui de la reine puisqu’il nous valut le plaisir extrême d’entendre cette remarquable interprète qui a nom Jeanne LORIOD. A découvrir cette voix venue d’une autre planète, ces sons empruntant aux souffles éoliens et aux cataractes préhistoriques leurs échos et leurs accents, comment ne pas admirer cette science de l’électronique qui, si elle produit des ordinateurs, peut aussi, pour se faire pardonner des dieux sans doute, éveiller les rives insoupçonnées d’un univers où les sons et les bruits se répondent? Et comment, de surcroît, ne pas être saisi par ce phrasé, ce doigté, cette respiration interne qui anime physiquement mais aussi spirituellement ce qui ne pourrait, ne devrait être qu’un jeu... d’orgues, de résistances, de lumières programmées. Dans ce concerto, datant déjà de plus de trente années, André JOLIVET a échafaudé avec un rare bonheur les combinaisons les plus hardies. Soliste internationale, Jeanne LORIOD utilise les Ondes Martenot ( les siennes propres puisque ne se déplaçant qu’avec son installation personnelle) avec une maîtrise, une musicalité, saluées par un Olivier MESSIAEN en des termes -justement- dithyrambiques.
Edmée SANTY ( Le Soir -Marseille) 26 Novembre 1970
Olivier MESSIAEN, 12 Janvier 1959. Jeanne LORIOD, musicienne exceptionnelle et incomparable, dont la présence et la sûreté dans cet océan sonore qu’est la Turangalila-Symphonie d’Olivier MESSIAEN, tiennent du prodige.
Suzanne DEMARQUEZ (Guide du concert). La Turangalila d’Olivier MESSIAEN. Messiaen nous a laissé là un témoignage unique. Yvonne et Jeanne LORIOD au piano et aux Ondes Martenot en sont les époustouflantes solistes. Et l’Orchestre de Paris fait corps avec Seiji OZAWA, démon venu d’Extrème Orient pour s’initier aux recettes d’un magicien nommé MESSIAEN.
Pierre PETIT ( Le Figaro) 17 Février 1975. Jeanne LORIOD : reine des Ondes (Martenot). John PRITCHARD : la fougue du Nouveau Monde. Mais le Concerto pour Ondes Martenot d’André JOLIVET constituait en quelque sorte le morceau de choix, le morceau de roi, mieux, celui de la reine puisqu’il nous valut le plaisir extrême d’entendre cette remarquable interprète qui a nom Jeanne LORIOD. A découvrir cette voix venue d’une autre planète, ces sons empruntant aux souffles éoliens et aux cataractes préhistoriques leurs échos et leurs accents, comment ne pas admirer cette science de l’électronique qui, si elle produit des ordinateurs, peut aussi, pour se faire pardonner des dieux sans doute, éveiller les rives insoupçonnées d’un univers où les sons et les bruits se répondent? Et comment, de surcroît, ne pas être saisi par ce phrasé, ce doigté, cette respiration interne qui anime physiquement mais aussi spirituellement ce qui ne pourrait, ne devrait être qu’un jeu... d’orgues, de résistances, de lumières programmées. Dans ce concerto, datant déjà de plus de trente années, André JOLIVET a échafaudé avec un rare bonheur les combinaisons les plus hardies. Soliste internationale, Jeanne LORIOD utilise les Ondes Martenot ( les siennes propres puisque ne se déplaçant qu’avec son installation personnelle) avec une maîtrise, une musicalité, saluées par un Olivier MESSIAEN en des termes -justement- dithyrambiques.
Edmée SANTY ( Le Soir -Marseille) 26 Novembre 1970