Julie Pierrejean veut faire vibrer les ondes Martenot
Pour la remise des bourses Déclics jeunes, Julie Pierrejean est arrivée à la Fondation de France, à Paris, en retard, mais avec une bonne excuse : elle rentrait d'Oslo, où elle assurait les claviers pour un concert du groupe de son frère Jérôme, Crashnormal. Du « rock garage électro », preuve de l'éclectisme de cette jeune femme de 28 ans. Née à Montbéliard, elle a appris la flûte traversière, puis la basse dans un groupe de rock. Elle est désormais une des rares joueuses d'ondes Martenot. Il n'existe en effet qu'une dizaine d'ondistes pros au monde, et seulement 300 exemplaires de cet instrument, sorte d'orgue électrique au son de scie musicale, redécouvert notamment par le groupe Radiohead. Julie en a fait la connaissance en 2002, par hasard, dans les couloirs du Conservatoire de Strasbourg, où elle n'était que surveillante pour payer ses études à l'université. « Je me suis demandé si les aliens débarquaient ! Je suis rentré dans la pièce, et là j'ai tout de suite voulu en jouer. On a l'impression que cet instrument a une âme, car on fait chanter l'électricité avec son doigt, et chaque être peut ainsi le faire vibrer différemment, avec sa sensibilité. » Julie parvient ensuite à intégrer le Conservatoire. Dans la foulée de sa professeur Christine Ott, qui vient de sortir un album, elle a le projet de réaliser un disque de compositions personnelles, ainsi que quelques reprises de Messiaen.