Laroque-D'olmes. Niaux voit s'envoler la Symphonie de l'espace
Maxime Aulio, compositeur (en haut, en médaillon) et l'EIA et le chœur de Toulouse, en répétition sous la direction du chef Eric Villevière .Photos DDM. A.D.
L'Ensemble Instrumental de l'Ariège (EIA) sous la direction du chef Eric Villevière, se concentrent sur une des toutes dernières compositions de Maxime Aulio, La Symphonie de l'Espace. Ils la créeront, samedi 27 juin à la nuit tombée, sous le porche de la grotte de Niaux, site exceptionnel pour une soirée magique inscrite au programme officiel des manifestations de l'Année mondiale de l'Astronomie.
Encore une belle aventure pour l'EIA et le jeune compositeur - qui, ensemble depuis presque dix ans, cultivent avec exigence et bonheur une même passion pour la musique d'harmonie.
Qu'est ce qui vous a inspiré cette symphonie de l'Espace ?
Maxime Aulio. C'est un projet qui trotte dans ma tête depuis quelques années. Je voulais composer une œuvre un peu magistrale pour un orchestre à vent enrichi d'instruments rarement utilisés comme les ondes Martenot, le contrebasson, le hautbois baryton ou encore le saxhorn ; une œuvre qui ait un côté universel ... ça collait bien avec le ciel, les objets célestes, l'espace auxquels je m'intéresse depuis longtemps et qui m'inspirent beaucoup d'images musicales.
A l'EIA vous avez associé le Chœur de Toulouse Midi Pyrénées. La musique ne suffisait-elle pas ?
M.A. La présence de ce grand chœur ajoute à l'aspect universel que je veux donner à cette symphonie : il chantera en plusieurs langues- anciennes et modernes- des textes traitant de l'espace de façon scientifique, poétique, religieuse, philosophique. J'ai même prévu un dispositif pour diffuser des sons venus de l'espace comme le bip-bip du spoutnik, la voix de Neil Armstrong .... J'ai fait beaucoup de recherches pour nourrir mon imagination et construire cette composition. Ce n'est pas de la musique pure, elle s'ouvre à d'autres champs de la connaissance et s'en inspire.
Cette symphonie est une invitation au voyage ?
-M.A .Si vous voulez, un voyage dans le temps, dans l'espace ; mais aussi un voyage en nous même. Elle débute par une évocation de la création du monde, dirige l'auditoire vers la lune et le soleil, l'engage à suivre la voie lactée, à visiter la galaxie...l'invitant finalement à s'interroger sur notre place à nous les hommes dans le vaste univers.
A quelques jours de la première, dans quel état d'esprit êtes-vous?
M.A. Difficile de le dire ; quand arrive le temps de la création, le compositeur a toujours ce sentiment singulier d'être loin de l'idée qu'il se faisait de sa partition ; c'est la loi de l'interprétation, je ne suis pas seul, c'est une aventure collective dans laquelle en fait la musique est toujours en mouvement.
Le choix du lieu où se déroulera cette création n'est pas neutre ?
M.A. Non, il est celui où nos lointains ancêtres ont laissé des traces de leur passage, d'où comme nous le ferons samedi, ils ont scruté le ciel. Qu'ont-ils pensé alors ? C'est émouvant de se poser la question. Et puis pour l'EIA c'est une façon de s'ancrer un peu plus dans ce terroir ariégeois qui l'a vu naître.