Youri Gagarine n’est pas mort, il tourne encore - L'actualité de l'astronomie
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Youri Gagarine n'est pas mort, il tourne encore
Libre adaptation du dossier de presse de la compagnie Mabel Octobre
Les 31 janvier, 1er et 2 février prochains, la scène nationale du théâtre de Saint-Quentin en Yvelines accueille le spectacle Vous en rêvez (Youri l'a fait), chronique épique du premier homme cosmique qui a le bon goût de laisser la part belle à des instruments de musique rarement présents sur scène, comme le Theremin ou le générateur d'ondes Martenot.Dictionnaire
Vous en rêvez (Youri l'a fait) a pour ambition d'explorer la question d'un rêve ancestral qui traverse toute l'histoire de l'humanité, le rêve de voler toujours plus vite et plus loin et de repousser les limites de l'univers. Il s'agit également de replacer les enjeux de la conquête spatiale dans le contexte particulier de la guerre froide et de montrer comment l'exploit a été instrumentalisé à des fins propagandistes. Youri Gagarine était un héros populaire, modeste, auquel le plus grand nombre pouvait s'identifier. La propagande a fait de lui le symbole de la conquête du cosmos, le symbole de l'exploit de la technologie soviétique, le symbole de la jeunesse exemplaire, le symbole de l'homme communiste, le symbole du courage et de l'exploit, le symbole de la supériorité du socialisme basé sur le progrès des sciences et des techniques au service de l'humanité, le symbole de la paix, le symbole vivant d'une société progressiste en marche. Comme tout mythe, sa vie et son exploit ont donné lieu à une vérité officielle (celle de l'époque filtrée par les autorités politiques), une vérité officieuse (révélée après la chute du communisme) et à des légendes allant jusqu'à l'hypothèse qu'il n'ait jamais volé. Prenant tous ces paramètres en compte, le spectacle se construit autour de la figure centrale du héros ; les autres protagonistes figurant tour à tour, selon les situations, son entourage proche, des savants, des personnalités politiques, des témoins... La distribution est majoritairement bilingue (franco-russe). La musique, comme les images, participe pleinement à la dramaturgie du spectacle et est présente de bout en bout du spectacle. Son choix esthétique répond à un désir de véracité historique. Alexeï Leonov, premier cosmonaute à être sorti de sa capsule en orbite en 1963, déclarait : « La musique des instruments électroniques répond on ne peut plus parfaitement à la sensation que j'éprouvais dans le cosmos. » Les compositeurs de l'époque saluaient en retour par des pièces délirantes les débuts de la conquête spatiale. De nombreuses œuvres des laboratoires de recherche Philips (1956-1963) célébraient le cosmos sous les titres Song of the second moon (Dick Raaijmakers), Fantasy in orbit (Tom Dissevelt)... Le premier disque entièrement enregistré sur un synthétiseur (la Buchla Box conçue par Don Buchla) en 1967 s'intitulait Silver Apples of the Moon (Morton Subotnick). Telstar, morceau écrit en hommage au satellite américain par le producteur Joe Meek et interprété par The Tornados, devenait un standard et était repris dans le monde entier. Le groupe The sputnicks se formait à la fin des années cinquante... Leonov ne faisait que confirmer ce que l'on savait depuis longtemps déjà : la relation étroite qui liait sons électroniques et espaces intersidéraux. En 1919, à Saint-Petersbourg, Lev Termen (Léon Thérémin) inventait l'un des premiers instruments électroniques, l'étherophone, rebaptisé dix ans plus tard « theremin », et Lénine lui-même comprenait immédiatement que le nouvel instrument était un formidable outil de propagande pour démontrer à l'Occident la supériorité technique soviétique, comme le serait plus tard le vol de Gagarine. Le theremin connut d'ailleurs son heure de gloire dans les années cinquante avec le cinéma de science-fiction américain qui usait, parfois jusqu'à l'écœurement, du couple démoniaque qui est sa signature sonore : glissando et vibrato. Ce cinéma donna naissance à quelques pages superbes comme celles que composa Bernard Herrmann en 1951 pour le film de Robert Wise The day the Earth stood still, où l'on entend le theremin accompagner la menace proférée par l'envahisseur venu de l'espace : « Klaatu, barada, nikto ! » Instument-roi du genre, le theremin inaugurait un champ nouveau : en 1956, Forbidden Planet, réalisé par Fred McLeod Wilcox, proposait la première musique de film entièrement électronique composée par Louis et Bebe Barron, sur des instruments conçus et fabriqués par eux dans leur studio de Greenwich Village. La musique du spectacle, interprétée en direct et sur scène par deux instrumentistes, est elle aussi totalement électronique. Elle est un hommage rendu au charme désuet des œuvres inspirées par la conquête de l'espace, en même temps qu'une relecture des codes et idiosyncrasies de la musique de film de science-fiction. Elle est interprétée principalement sur des instruments d'époque (voire même antérieurs à l'époque), theremin (1919) et ondes Martenot (1928), mais aussi sur des synthétiseurs Moog et EMS dont la conception remonte aux années 1960, seuls ou hybridés avec des ordinateurs. Les équipements de laboratoire qui ont inspiré la conception des premiers synthétiseurs sont également mis en œuvre : générateurs de bruit blanc ou rose, oscillateurs sinusoïdaux (éventuellement actionnés par les acteurs eux-mêmes). La musique rythme l'ensemble de la pièce, donnant à certaines parties du texte énoncé par les comédiens l'aspect d'un récitatif entre chant et parole. Elle contamine les voix des interprètes, subtilement filtrées et spatialisées. Elle module à loisir spectre lumineux et images vidéo. La musique est cosmique ; elle est parfois aussi héroïque. Comment relever l'éternel défi que pose la musique de l'espace ? Dans l'espace, faute d'air, on n'entend aucun son..... Les 31 janvier, 1er et 2 février 2008 au théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale Jeudi 31 à 19h30, vendredi 1er et samedi 2 à 20h30 Réservations 01 30 96 99 00 / tarifs 10 à 19,50 € Navette le 1er février au départ de Paris, Place du Châtelet à 18h30 Les 6 et 7 mars 2008 au Phénix, scène nationale de Valenciennes Jeudi 6 et vendredi 7 à 20h Réservations 03 27 32 32 32 / tarifs 8 à16 € Le 28 mars 2008 au Théâtre de Chelles Vendredi 28 mars à 20h45 Réservations : 01 64 210 210 / tarifs 6 à 15 € Les 1er et 2 avril 2008 au Volcan, scène nationale du Havre Mardi 1er à 20h30 et mercredi 2 avril à 19h30 Réservations 02 35 19 10 10 / tarifs 8 à 18 €